Interview de Cécile et Nicolas Becam, les co-fondateurs de Maison Becam.
Pouvez-vous vous présenter ?
Nous sommes Cécile et Nicolas Becam, on est les co-fondateurs de Maison Becam, qu’on a créé en janvier 2005. Aujourd’hui, on a 8 boutiques en filiale et 4 boutiques en licence de marques. Dans chaque boutique on fabrique la boulangerie et la viennoiserie sur place. Pour la pâtisserie, on a un laboratoire central avec 15 pâtissiers pour livrer les produits tous les matins dans les magasins.
On pétrit, on façonne et on cuit dans chacune des boulangeries. On est des gros artisans finalement ! On est attachés aux produits et à la façon dont ils sont fabriqués devant nos clients.
Notre modèle économique aujourd’hui repose sur 5 métiers : la boulangerie, la viennoiserie, la pâtisserie, le snacking et le salon de thé. C’est ce qui fait la réussite de Maison Becam aujourd’hui.
En toute transparence, c’est l’avenir de la boulangerie. Pour réussir il faut tendre sur de belles performances et un beau modèle économique.
Quel est votre parcours ?
Nicolas : « Je suis né dans le pétrin, si je puis dire, mes parents étaient boulangers, je suis la 2e génération de boulangers. J’ai vécu toute mon enfance dans le fournil de mes parents et dans leur magasin ! J’ai passé mon enfance à trancher des boules de pain, à rouler des croissants, à plaquer la viennoiserie, participer à des petites tâches de production dans le fournil avec mon papa et c’est ce qui fait la force de mon ADN à moi.
J’ai un bac de gestion, je dis souvent que j’ai un bac +6 parce que j’ai fait 6 années d’apprentissage après le bac de gestion.
J’ai fait un CAP d’abord pâtissier et après un CAP de boulanger, un BP boulanger et j’ai fini par le BTM pâtissier. J’étais apprenti jusqu’à 24 ans. Et en parallèle j’ai passé des modules BM que j’ai fini en même temps que mon BTM. J’ai donc acquis en parallèle mon BM boulangerie et pâtisserie.
C’était mon rêve de parcours quand j’ai démarré à 18 ans l’apprentissage. J’ai donc réussi à réaliser mon rêve en faisant un parcours assez ambitieux et que j’invite notamment mes collaborateurs à réaliser : savoir être patient, prendre le temps de se former et ensuite pouvoir « voyager » pour transmettre.
Cécile : Alors moi je ne suis pas née dans le pétrin ! Mais je suis née dans une autre fermentation, la fermentation alcoolique !! Sans pour autant être alcoolique. ????
J’ai une formation dans l’hôtellerie/restauration et je suis spécialisée en tant que sommelière. Mes dernières expériences, avant de travailler et construire la maison Becam, étaient dans le conseil client dans la restauration.
Je suis née quand même dans le monde de l’artisanat et dans la vision du commerce. Je connaissais déjà le monde du client et du conseil.
Par rapport à la vie de tous les jours c’est important aussi : la gestion des boutiques par exemple. Ça nous a apporté et encore aujourd’hui, c’est dans notre ADN, quand il y a des choses à mettre en place, il faut y aller, on ne se pose pas de questions.
Racontez-nous un souvenir lié au parcours (une petite anecdote)
Nicolas : Aujourd’hui, ce que j’ai envie de témoigner ce sont mes souvenirs d’enfance.
J’ai quelques souvenirs avec mes parents, quand je suis venu rouler un croissant avec mon papa et puis ça c’est magique. C’est son papa qui transmet à son fils. Le message global du savoir-faire, la tradition française.
Cécile : Et moi pour ma part, je dirais peut-être qu’au départ, ça devait être un projet de quelques mois pour aider Nicolas dans le lancement des boutiques. Il y a 16 ans, on n’avait pas l’ambition d’avoir autant de boutiques qu’aujourd’hui. Ça s’est fait au fur et à mesure.
J’avais peur de ne pas retrouver le côté le conseil que j’avais dans le vin et aussi le côté produit, mais finalement je me rends que le secteur a beaucoup à offrir, il y a toujours matière à apprendre et à développer de nouveaux produits.
Au début du parcours, j’ai travaillé avec des ostéopathes pour tout ce qui est pain sans blé, la richesse de travailler le pain bio, les graines germées… J’aime le côté santé, nutritionnel pour l’être humain.
Tout ça m’a permis de trouver plaisir, d’alimenter ce que j’avais dans le vin et de recréer tout ça avec le pain et la viennoiserie. Le fait que tous nos produits soient maison, je me retrouve dans cet aspect qualité des produits.
Ça fait 16 ans et je suis toujours là ! Je crois que la boulangerie est un secteur qui innove.
Le coté savoir- faire, la fierté et puis le fait de transmette avec l’apprentissage. Tout ça c’est un beau souvenir pour moi, même si je le vis encore !
Quelle est la recette dont vous êtes les plus fiers ?
Je vais dire pour nous deux que c’est Le Choco roi : produit signature, c’est notre petit bébé, c’est un souvenir d’enfance aussi. Il reflète bien le parcours de développement, nous on est liés à un parcours de voyages, de rencontre. Il reflète bien notre ADN. On parle de revisiter un gâteau basque (c’est une région qui nous est très cher).
On va là-bas tous les ans pour se ressourcer et pendant très longtemps on a gouté tous les gâteaux basques pour savoir lequel était le meilleur ! Et puis on rentrait de vacances en se disant : le rêve de chaque boulanger/pâtissier : avoir un produit signature. Donc on s’est dit, pour être cohérent et différenciant, qu’on allait faire un gâteau de voyage.
En 2011, on a eu un nouveau laboratoire avec des nouveaux moyens humains et financiers et là on est allé au bout du projet pour créer ce gâteau chocolat. Montage de gâteau Basque avec des recettes qui nous appartiennent, des émotions qui nous appartiennent. La Fleur de Lys qui représente notamment l’Anjou mais aussi la trace de la monarchie partout dans le monde.
Il s’agit d’un gâteau moelleux au chocolat avec une crème pâtissière chocolatée vendue dans une boite en bois un peu originale. Pour faire à la fois un produit cadeau et un produit gourmet, plaisir. C’est un gâteau que l’on peut manger à tout moment de la journée.
Pour nous, l’aboutissement du projet, c’était que chaque génération puisse créer un moment de plaisir et c’est ce qu’on on a réussi à créer avec le Choco Roi.
Quelle est selon vous, l’image de la boulangerie/pâtisserie en France ?
Pour nous, l’image de la boulangerie/pâtisserie en France, c’est le savoir-faire, la tradition, le partage, la transmission de savoir-faire. On fait des produits pour créer de la convivialité.
C’est extraordinaire en fait !
Je vais vous raconter une anecdote qui représente une belle image de la boulangerie/pâtisserie !
Quand nous avons un prospect (un franchisé) Maison Becam, nous avons l’habitude de l’emmener, pour discuter avec nos collaborateurs, dans une de nos boulangeries. Pendant ce moment de partage et de discussion, le prospect fait son pain et roule même un croissant ! Je le filme pendant qu’il fabrique et il repart avec ses créations et sa petite vidéo. Puis il partage cette expérience à sa famille, ses voisins, en rentrant chez lui.
On se rend compte alors de la puissance qu’on a au niveau du partage d’émotions et de tradition.
Cécile et Nicolas Becam, co-fondateurs de Maison Becam